Preuves des résultats obtenus

Toutes les plates-formes étudiées délivrent de nombreux éléments de traçabilité, mais souvent de façon disparate, dans des espaces multiples, de sorte qu'il est bien difficile d'établir des comparaisons, de mettre le doigt sur des différences pertinentes. Cela d'autant plus que nous avons tenté de répertorier le plus complément les éléments en question.

Ceci étant dit, deux grandes différenciations sont cependant possibles : on peut distinguer :

• entre les plates-formes (ClarolineConnect, Moodle, Sakai, Spiral) qui restituent, sous la forme de listes, complètement (Moodle) ou partiellement, les actions elles-mêmes réalisées par les utilisateurs et les plates-formes (toutes les autres) qui livrent des données sur ces actions, par exemple le nombre de documents téléchargés, le nombre de travaux remis.
  La restitution des actions permet d'établir des diagnostics plus précis sur les apprenants : on peut savoir ce qu'a fait telle personne, tel jour à telle heure, dans tel espace, dans telle ressource ou telle activité, elle permet aussi aux enseignants ou aux tuteurs d'élaborer leurs propres statistiques.
• entre les plates-formes (Ilias, Moodle) où l'on peut visualiser clairement le statut (commencé, non commencé, échec, achevé…) d'un espace de formation, d'une ressource ou d'une activité et les plates-formes (toutes les autres) où ce statut est limité à certaines activités évaluatives et aux parcours SCORM.

Hormis ces deux différenciations importantes, les plates-formes se distinguent par la place relative accordée à l'une des deux traçabilités : traçabilité statistique, traçabilité individuelle : dans Claroline et ClarolineConnect par exemple, aucune ne l'emporte sur l'autre tandis que la première est absente de Formagri et prédomine dans Olat. Si les tuteurs, qui s'intéressent aux personnes plus qu'aux groupes, peuvent se contenter d'une traçabilité statistique au rabais, il n'en va pas de même pour les responsables de formations, de filières, les directeurs d'établissements qui aimeront connaître la fréquentation d'un stage, la popularité d'une ressource, d'un outil.

Si certaines plates-formes (Moodle, ClarolineConnect, Olat) séparent nettement les deux traçabilités, d'autres (Chamilo, Dokeos) font glisser de l'une à l'autre ou alors les donnent dans un unique espace (Sakai), ce qui ne peut manquer d'entraîner des confusions.

Toutes les plates-formes étudiées restituent - c'est bien le moins - les scores obtenus dans les activités évaluatives (questionnaires et devoirs à rendre). Il s'agit d'une traçabilité accessible dans ces activités elles-mêmes, mais qui peut être reprise dans le suivi général des apprenants : c'est le cas dans Chamilo et Dokeos.

Pour ce qui est des questionnaires, la plupart des plates-formes livrent une traçabilité statistique sur les différents exercices à réponses fermées. Les concepteurs pourront ainsi savoir combien d'apprenants auront choisi telle réponse dans un QCM. Cela pourra renseigner utilement sur le niveau de difficulté d'un exercice ou la qualité d'un distracteur.

Les parcours d'apprentissage SCORM ont une traçabilité SCORM : les parcours SCORM 1.2 s'en sortent bien (cf. Critère 135), les parcours 2004 beaucoup moins (cf. Critère 134).